D’une certaine manière, le fait que Whom The Moon A Nightsong Sings, compilation instiguée par le label Prophecy, présente le premier signe de vie depuis huit ans (quatre en comptant la relecture de « The Fraconian Woods In Winter’s Silence » sur A Retrospective) d’Empyrium, dont on croyait qu’il gisait au fond de la tombe pour l’éternité, devrait être un argument suffisant pour que vous achetiez ce magnifique objet. Mais réduire ces 100 minutes de musique quasi inédites à la seule contribution des Allemands reformés serait injuste tant les autres protagonistes les animent avec tout autant de talent. D’ailleurs, le générique de cette somme dont le fil conducteur est la nature, muse O combien inspiratrice pour nombre d’artistes, laisse pantois : outre Empyrium donc, on croise des habitués de la maison (Nucleus Torn, Dornenreich, Les Discrets, Neun Welten, Tenhi…), une légende vivante (Ulver), des entités précieuses (Lönndom, Vali, dont ce sont aussi les premiers battements de cœur depuis 2004, Bauda…), d'autres peu connues (Nhor, Ainulindalë). Bref, la crème du neo-folk pastoral et de la musique acoustique qu‘un sens profond de la mélancolie lie au Metal. Whom The Moon A Nightsong Sings est une œuvre d’une belle cohésion car tous les groupes, bien que différents, paraissent n’en former qu’un seul. Ils se fondent les uns dans les autres pour accoucher d’un ensemble absolument superbe au caractère fortement instrumental, écrin dépouillé à la gloire d’une nature aux teintes impressionnistes et romantiques. De fait, il convient de saluer le remarquable travail effectué par Stephen Belda, qui a rassemblé cette vingtaine de pièces dont on ne détaillera pas ici l’intégralité. Mais, bien que d'une égale qualité, certaines offrandes sortent du lot. C’est bien entendu « The Days Before The Fall » qui laisse espérer beaucoup de la part d’Empyrium pour l’avenir, ainsi que "Synen" , gemme rare qu‘a gravé Ulver en 1997 et qui ravive les vibrations forestières de Kvelssanger. Citons aussi les deux titres des Discrets, dans la continuité du récent Septembre et ses dernières pensées, le long « Dagen Og Natta » d’Havnatt et « Upon The Wind Its Wings Beat Sorrow Into The Stars » de Nhor, projet confidentiel qu’il faut à tout prix découvrir, de même que Syven qui ferme la marche avec les quatorze minutes de « How Far The Gods ? », rituel d’une puissance évocatrice éblouissante. Rehaussé par l'artwork de Fursy Teyssier, cette collection tient de l'objet d'art. (2010)
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