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KröniK | Johnny Touch - Inner City Wolves (2014)


Curieux nom que celui de Johnny Touch derrière lequel ne se cache pas un musicien mais un groupe, australien et réunion d'une grappe de mercenaires dont le guitariste et batteur Dennis Blake (StarGazer, Cauldron Black Ram) et autrefois Damon Good de Mournful Congregation (entre autres). Curieuse en revanche n'est pas la musique façonnée par le quatuor, laquelle tête avec avidité les mamelles d'un Heavy speed metal des plus classiques très typé années 80. Si curiosité il y a, celle-ci réside peut-être justement alors dans la nature même de cette partition pour le moins anachronique. Avec ce genre d'albums au style nostalgique sinon passéiste, le résultat fait rarement dans la demie mesure, réussite jubilatoire ou ratage moisi. Grâce à leur métier, les Australiens entrent heureusement dans la première catégorie, livrant avec Inner City Wolves un galop d'essai franchement sympathique, à la recette certes éprouvée et pourtant inspirée. Du déjà entendu mille fois auparavant peut-être mais la magie opère. Il suffit d'écouter l'ouverture de "The Metal Embrace" pour mesurer tout le talent de Johnny Touch, qui parvient à nous faire bander avec un riff téléphoné au possible. La classe, quoi. Pour notre plus grand plaisir, les gars se font plaisir, que demander d'autres ? Des surprises ? Cette galette en regorge, modestes mais efficaces, à l'image de ces descentes de manches à la Malmsteen sur "Radiation Axeposure", de ces lignes de basse généreuse ou la progression du terminal "Black Company" soit 8 minutes d'un paysage vallonné. Les hymnes ne manquent pas non plus, parmi lesquels s'impose d'emblée "It's Alright", amorce aux mélodies extraordinaires qui s'accrochent à la mémoire pour ne plus lâcher ensuite. Dans le fond comme dans la forme - il dure moins de 40 minutes -, Inner City Wolves est un disque à l'ancienne, toutefois doté d'une prise de son actuelle et que ses géniteurs saupoudrent de petites touches (elle est facile), de ce petit quelque chose en plus, qui le distingue de la maladroite machine à remonter le temps, album bourré de charme, à l'énergie communicative. La (bonne) surprise n'en est que plus savoureuse... 3.5/5 (2015)


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