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KröniK | Wolfmare - Whitemare Rhymes (2008)


Le folk pagan viking machin-chose metal étant un breuvage de plus en plus prisé dans les tavernes, il eut été étonnant que le genre n’essaime pas également en Russie. La preuve ? Wolfmare, jeune troupe – ils sont huit là-dedans ! - de St Petersbourg qui démontre bien le succès croissant que cette scène rencontre actuellement. Sinon comment expliquer qu’un groupe qui n’a qu’une seule année d’existence ait déjà la chance de pouvoir sortir un premier album via un label relativement connu (CCP Records) alors qu’il ne possède ni talent exceptionnel ni le petit quelque chose qui fait la différence ? Ceci dit, Whitemare Rhymes est une cuvée bien rafraîchissante qui se boit aussi aisément qu’une bonne pinte. Il faut reconnaître aux Russes une maîtrise certaine du genre, comme l’illustrent notamment les premières salves, enlevées et inspirées : « The Ballad Of Johnny Hangman », « In Taberna » et surtout le magnifique « The Hall Of Mirrors », illuminé par la voix de Karen Gilligan, l’ancienne chanteuse de Cruachan (et oui, la charmante jeune femme a récemment annoncé son départ de la formation irlandaise). De fait, Wolfmare a parfois quelque chose d’un Cruachan slave, les racines black metal en moins, bien qu’elles affleurent par moment (le chant de gargouille masculin) et les attributs sautillants du pur folk metal en plus. En plus prog surtout. En effet, les instruments traditionnels (violon, flûte…) se marient à des claviers à des teintes seventies, voire carrément progressives pour une recette des plus sympathique à défaut de marquer réellement les esprits. C’est d’ailleurs cette dernière influence  qui permet aux Russes de se distinguer quelque peu du tout venant du folk metal car par exemple ce son d’orgue (comme sur « Shine ») est davantage un témoin du rock progressif des années 70 qu’un invariant récurent de la scène à laquelle ils sont rattachés. La durée de certains morceaux (« Widdershins Song » et le superbe « Web Of War », qui dépasse les treize minutes) participent aussi de cet emprunt bienvenu. Wolfmare est donc un groupe prometteur et à suivre de près, Whitemare Rhymes le prouve, œuvre qui a les défauts et les qualités d’un premier jet. Pour autant, parviendra-t-il à tirer son épingle du jeu au sein d’une chapelle plus que jamais embouteillée par des files entières de traîne-savates sans talent ? C’est tout ce qu’on lui souhaite… Ses influences originales, pour le genre s’entend, le lui permettront peut-être. 3/5 (2009)


                                   

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