AU PIF

Furze | Reaper Subconscious Guide (2010)


Recette pour avoir l'étiquette "culte" collée sur le coin de la gueule. Comme on parle là de Black Métal, il est préférable d'avoir vu la nuit en Norvège et dans les années 90. Avoir enfanté une poignée d'obscures démos, être plus ou moins un one man band et afficher une tête de gargouille peu avenante est recommandé. Furze, projet du mystérieux (?) Woe J. Reaper, l'a bien compris. Vendus seulement en 2006 par Candlelight comme des gemmes noirs venu Grand Nord demeurés emprisonnés sous la glace, Trident Autocrat (2000) et Necromanzee Cogent (2003), sans être ce que le label voulait nous faire croire, n'étaient toutefois pas sans qualité, surtout le second. Prétentieux peut-être, maladroit certainement, mais non dépourvu d'une petite aura nocturne. Créature de la cave, Furze semble pourtant perdre peu à peu son modeste intérêt. Si UTD commençait déjà à sentir le faisan, que dire de Reaper Subconscious Guide qui fait parfois plus que frôler le foutage de gueule ! Coincé entre une tentative totalement foirée de faire copuler lignes noires old-school et chant Gothic Rock ("Earlier Than The Third Might Of The Cosmos") et une complainte de près de treize minutes interminables dans le mauvais sens du terme et qui ne va nulle part (entre Ambient, psyché et Black) ou alors vers une destination qui nous a échappé, il n'y a guère à sauver de ce sinistre album que "The Bonedrum" qui ouvre des vannes inquiétantes, d'une lenteur léthargique, et dans une moindre mesure "It Leads" d'où surnagent quelques riffs obsédants bien que des plus pauvres. Certes, ce quatrième méfait longue-durée n'arbore que cinq pistes mais le bilan reste maigre. Nonobstant un Necromanzee Cogent qui pouvait faire illusion, on ne peut que se demander comment Furze dont la musicalité frise l'anémie, a pu réussir à faire parler de lui et à débaucher un temps le Grand Frost (Satyricon) qui a dû s'y ennuyer ferme. Il ne suffit pas d'être Norvégien pour forger un bon Black Métal alors que d'autres projets, cent fois plus inspirés et talentueux mais qui n'ont pas la chance d'être nés vers le cercle polaire, rêveraient de signer chez des écuries telles que Candlelight ou Agonia ! Il y aura bien quelques incorrigibles pour s'extasier à l'écoute de ce Reaper Subconscious Guide qui n'en mérite vraiment pas tant... (2010)



                                     

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire