Cela faisait longtemps que nous avions plus eu de nouvelles discographiques de Stille Volk. Depuis 2003 en fait et sa quatrième offrande, Maudat ; depuis 2005 si l’on compte l’album de Hantaoma, Malombra, le projet de black metal païen des têtes pensantes Lafforgue et Rocques. C’est donc avec plaisir que l’on accueille aujourd’hui la sortie de Nueit de sabbat.
On en voudra pas trop à Holy Records de vouloir surfer sur la vague folk metal en affichant bien haut cette étiquette pour promouvoir cette cuvée. Après tout, le label a cru dans le duo depuis leurs débuts et celui fut même une de ses premières signatures. Ceci dit, Stille Volk fait bien en effet du folk metal. Mais attention, si vous êtes de ceux qui ne voient dans le genre qu’une musique sautillante et guillerette où les grosses guitares s’accouplent avec des instruments traditionnels, vous risquez d’être déçu si vous ne connaissez pas l’art le groupe. Car, certes, le duo aligne comme des pinces à linge sur un fil certains invariants du folk metal, tels que le recours à tout un arsenal d’instruments anciens (guimbarde, luth, mandoline, percussions, vielle à roue…) et une inspiration tant musicale que textuelle qui s’abreuve à la source du folklore et des légendes. Mais ce vétéran d’un mouvement désormais à la mode (faut-il s’en réjouir ?) développe une vison pure et intégriste du genre, qui passe par l’absence de guitares électriques (sauf sur le bizarre Ex-Uvies) ou de batterie et par l’utilisation de la langue d’occitane. De plus il drape son art d’une noirceur palpable, presque inquiétante (les superbe « Forêt d’outre-tombe », « Egérie nocturne »). Le visuel, particulièrement réussi, participe aussi de cette aura aux confins du fantastique. Recueil de onze ritournelles, Nueit de sabbat convoque les esprits qui peuplaient jadis les forêts, fait revivre une époque sombre où les hommes croyaient encore aux divinités des bois, de la nature. Stille Volk nous convie à un banquet afin de festoyer à la manière médiévale, de faire bombance à travers nourriture, alcool, orgie et jeux barbares (« Banquet », « Ivresse des dieux »…). Le groupe nous plonge dans le folklore pyrénéen avec son savoir-faire et sa réussite habituels, en une danse sacrée et païenne qui envoûte et intrigue. Néanmoins, cet album se veut nettement moins sombre, moins étrange également, que son prédécesseur, Maudat. Il s’impose même sans doute comme l’œuvre la plus mélodique, la plus accessible, musicalement parlant, du tandem qui, se faisant, vient d’accoucher de ce qui restera comme la pierre (philosophale) angulaire de sa carrière, grâce à ces petits bijoux d’écriture que sont les magnifiques « La danse de la corne », « Joglar », « Gaste flamme » et « Nueit de sabbat ». Stille Volk demeure donc résolument à part au sein de la scène folk metal, fort de cette identité singulière qu’il est le seul à posséder. Unique. 4/5 (2009)
On en voudra pas trop à Holy Records de vouloir surfer sur la vague folk metal en affichant bien haut cette étiquette pour promouvoir cette cuvée. Après tout, le label a cru dans le duo depuis leurs débuts et celui fut même une de ses premières signatures. Ceci dit, Stille Volk fait bien en effet du folk metal. Mais attention, si vous êtes de ceux qui ne voient dans le genre qu’une musique sautillante et guillerette où les grosses guitares s’accouplent avec des instruments traditionnels, vous risquez d’être déçu si vous ne connaissez pas l’art le groupe. Car, certes, le duo aligne comme des pinces à linge sur un fil certains invariants du folk metal, tels que le recours à tout un arsenal d’instruments anciens (guimbarde, luth, mandoline, percussions, vielle à roue…) et une inspiration tant musicale que textuelle qui s’abreuve à la source du folklore et des légendes. Mais ce vétéran d’un mouvement désormais à la mode (faut-il s’en réjouir ?) développe une vison pure et intégriste du genre, qui passe par l’absence de guitares électriques (sauf sur le bizarre Ex-Uvies) ou de batterie et par l’utilisation de la langue d’occitane. De plus il drape son art d’une noirceur palpable, presque inquiétante (les superbe « Forêt d’outre-tombe », « Egérie nocturne »). Le visuel, particulièrement réussi, participe aussi de cette aura aux confins du fantastique. Recueil de onze ritournelles, Nueit de sabbat convoque les esprits qui peuplaient jadis les forêts, fait revivre une époque sombre où les hommes croyaient encore aux divinités des bois, de la nature. Stille Volk nous convie à un banquet afin de festoyer à la manière médiévale, de faire bombance à travers nourriture, alcool, orgie et jeux barbares (« Banquet », « Ivresse des dieux »…). Le groupe nous plonge dans le folklore pyrénéen avec son savoir-faire et sa réussite habituels, en une danse sacrée et païenne qui envoûte et intrigue. Néanmoins, cet album se veut nettement moins sombre, moins étrange également, que son prédécesseur, Maudat. Il s’impose même sans doute comme l’œuvre la plus mélodique, la plus accessible, musicalement parlant, du tandem qui, se faisant, vient d’accoucher de ce qui restera comme la pierre (philosophale) angulaire de sa carrière, grâce à ces petits bijoux d’écriture que sont les magnifiques « La danse de la corne », « Joglar », « Gaste flamme » et « Nueit de sabbat ». Stille Volk demeure donc résolument à part au sein de la scène folk metal, fort de cette identité singulière qu’il est le seul à posséder. Unique. 4/5 (2009)
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