Peste Noire ou la perversion, la pourriture mises en musique. Après deux années d'absence depuis Folkfuck Folie, cependant bien chargées par le split de Valfunde avec Amesoeurs, celui avec Horna et la somme Mors Orbis Terrarum, le bubon revient cracher son fiel. Les anars et autres bien-pensants gauchistes vont de nouveau se pincer le nez devant ce menu faisandé aux relents fétides mangé par les mouches. Peste Noire est détenteur d'une forte personnalité, laquelle réside dans ce black metal décharné, crapoteux et sale comme le sang menstruel et qui explique la place singulière que tient le projet au sein de la scène extrême, hexagonale ou pas.
Plus que jamais, le groupe se présente comme le véhicule de la Sale Famine de Valfunde. Neige et Winterhaller ont quitté le navire et seule la chanteuse Audrey Sylvain s'accroche aux branches quand bien même sa contribution à ce nouvel étron fumant reste somme toute anecdotique - on perçoit ses vocalises sur une poignée de chants patriotiques tels que "La France Bouge ...." - bien que réussie. Plus que jamais surtout, la peste noire va au bout de son concept, de sa philosophie avec ce Ballade Cuntre Lo Anemi Francor, dont le titre est extrait de l'oeuvre de François Villon, qui a quelque chose d'un pamphlet nationaliste, un appel à la résistance face à l'ennemi. Et s'il semble baser sur les batailles de jadis, fort du climat insurrectionnel qu'il dessine, il y a en filigrane tout du long de ces dix escarmouches, la menace incarnée par un fléau plus contemporain. Dès l'entame incarnée par le court et déglingué "Neire Peste", tout est dit quant aux intentions de Valfunde ("Pour que la France redevienne la France..."). Ca ne file jamais droit, c'est dégueulasse mais ça donne envie de taper du pied, impression renforcée par l'excellent "La Mesniee Mordrissoire", qui suinte des riffs vicieux et gangrenés par une folie prolifératrice tandis que le chant frôle franchement la rupture et semble tout droit dégueulé par un malade interné dans un asile psychiatrique. Peste Noire y vidange avec inspiration une espèce de black'n'roll crasseux plus proche toutefois du punk que du black metal à proprement dit. Plus squelettique encore, la musique du "groupe" se voit de plus en plus réduite à une ossature dépouillée de chair. Une guitare désaccordée, une batterie minimaliste mais rock'n' roll, une rythmique épurée et surtout des textes engagés dont on ne sait jamais s'ils faut les prendre au sérieux ou se laisser séduire par leur ironie. Peste Noire poursuit sa route, seul et individualiste. Mais son art n'est pas figé dans la vermine car son maître à penser continue de le façonner, de le travailler, de l'égratigner. Témoin cet hymne entêtant qu'est "A la mortaille", qu'irriguent des grattes obsédantes en forme de va-et-vient lancinant ou bien encore ce "Rance Black Metal", qui s'ouvre sur des chants révolutionnaires pervertis, longue dérive mid-tempo, hypnotique et maladive, polluée à un moment par un harmonica (?) déjanté et coupée en deux par un break étonnant car les riffs y biberonnent du pur hard rock. Mais derrière cette putréfaction sonore, il y a toujours une forme de mélancolie poisseuse, qui s'exprime notamment lors des interludes qui balisent l'ensemble, à l'image du bien nommé "Requiem Pour Nioka (à un berger-allemand)", égrené par des notes de pianos funèbres et désespérées. Et que dire du terminal "Soleils couchants", inspiré de Verlaine et dont le fluide libéré par les guitares, sécrète une tristesse malsaine, dérangeante même. Engeance plus crépusculaire et désabusée que jamais, rongée par une lèpre vicieuse, Ballade Cuntre La Anemi Francor conserve donc intact l'essence pure de la Peste Noire. Ses amateurs apprécieront, ses détracteurs beaucoup moins... Noir et d'un nihiliste absolu, fiévreux et furieusement patriotique. En un mot : superbe. (10/06/2009)
Plus que jamais, le groupe se présente comme le véhicule de la Sale Famine de Valfunde. Neige et Winterhaller ont quitté le navire et seule la chanteuse Audrey Sylvain s'accroche aux branches quand bien même sa contribution à ce nouvel étron fumant reste somme toute anecdotique - on perçoit ses vocalises sur une poignée de chants patriotiques tels que "La France Bouge ...." - bien que réussie. Plus que jamais surtout, la peste noire va au bout de son concept, de sa philosophie avec ce Ballade Cuntre Lo Anemi Francor, dont le titre est extrait de l'oeuvre de François Villon, qui a quelque chose d'un pamphlet nationaliste, un appel à la résistance face à l'ennemi. Et s'il semble baser sur les batailles de jadis, fort du climat insurrectionnel qu'il dessine, il y a en filigrane tout du long de ces dix escarmouches, la menace incarnée par un fléau plus contemporain. Dès l'entame incarnée par le court et déglingué "Neire Peste", tout est dit quant aux intentions de Valfunde ("Pour que la France redevienne la France..."). Ca ne file jamais droit, c'est dégueulasse mais ça donne envie de taper du pied, impression renforcée par l'excellent "La Mesniee Mordrissoire", qui suinte des riffs vicieux et gangrenés par une folie prolifératrice tandis que le chant frôle franchement la rupture et semble tout droit dégueulé par un malade interné dans un asile psychiatrique. Peste Noire y vidange avec inspiration une espèce de black'n'roll crasseux plus proche toutefois du punk que du black metal à proprement dit. Plus squelettique encore, la musique du "groupe" se voit de plus en plus réduite à une ossature dépouillée de chair. Une guitare désaccordée, une batterie minimaliste mais rock'n' roll, une rythmique épurée et surtout des textes engagés dont on ne sait jamais s'ils faut les prendre au sérieux ou se laisser séduire par leur ironie. Peste Noire poursuit sa route, seul et individualiste. Mais son art n'est pas figé dans la vermine car son maître à penser continue de le façonner, de le travailler, de l'égratigner. Témoin cet hymne entêtant qu'est "A la mortaille", qu'irriguent des grattes obsédantes en forme de va-et-vient lancinant ou bien encore ce "Rance Black Metal", qui s'ouvre sur des chants révolutionnaires pervertis, longue dérive mid-tempo, hypnotique et maladive, polluée à un moment par un harmonica (?) déjanté et coupée en deux par un break étonnant car les riffs y biberonnent du pur hard rock. Mais derrière cette putréfaction sonore, il y a toujours une forme de mélancolie poisseuse, qui s'exprime notamment lors des interludes qui balisent l'ensemble, à l'image du bien nommé "Requiem Pour Nioka (à un berger-allemand)", égrené par des notes de pianos funèbres et désespérées. Et que dire du terminal "Soleils couchants", inspiré de Verlaine et dont le fluide libéré par les guitares, sécrète une tristesse malsaine, dérangeante même. Engeance plus crépusculaire et désabusée que jamais, rongée par une lèpre vicieuse, Ballade Cuntre La Anemi Francor conserve donc intact l'essence pure de la Peste Noire. Ses amateurs apprécieront, ses détracteurs beaucoup moins... Noir et d'un nihiliste absolu, fiévreux et furieusement patriotique. En un mot : superbe. (10/06/2009)
4/5
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