Sans doute moins populaire en terme d'affluence que son cousin le black metal, le doom peut toutefois compter sur une poignée de fidèles prêts à s'entasser dans cette minuscule salle qu'est le Klub à Paris qui accueillait la troisième édition du Doom Over Paris.
Succédant notamment à Saturnus et Mar De Grises qui avaient enténébré la salle l'an passé, cinq formations ont honoré cette musique exigeante et émotionnelle. La faute à une ouverture des portes interminable, je rate une bonne moitié du set de Mourning Dawn, un habitué du lieu. Curieusement, Jo, chanteur d'Ataraxie, seconde Laurent au chant et ce faisant illustre ce qui manque justement au groupe de funeral sick doom : cette gorge profonde et abyssale. Est-ce une collaboration exceptionnelle ou plus durable. On espère tous que la réponse sera la seconde possibilité tant le résultat est effrayant. Un bon concert donc, avec en prime quelques extraits du prochain album.
Pour son premier passage en France, Officium Triste semble avoir convaincu l'assistance. Moi, un peu moins. Ca joue bien, tout est en place et on a même droit au superbe "Roses On My Grave", tiré de The Pathaway. Pour autant, le doom death des Hollandais a parfois quelque chose d'un peu mielleux qui annihile la lourdeur de la musique. Dommage. Honnête cependant.
Autre habitué du Klub, Ataraxie va faire trembler les murs avec trois titres seulement dont deux sont là pour défendre Anhédonie, la seconde enclume des Normands. C'est la quatrième fois que je vois le groupe sur scène et je crois bien que cette performance est la meilleure du lot. Ecrasant de bout en bout et super précis. On ne peut que sortir exsangue de ces quarante-cinq minutes funéraires.
Isole n'a donc pas la tâche facile. Pourtant, les Suédois s'imposent comme les grands vainqueurs de la soirée. Balayant leurs quatre opus, le groupe libère son doom majestueux et beau à en pleurer avec une facilité, une maîtrise déconcertantes. Le somment est atteint avec le déchirant "By Blood" (Bliss Of Solitude) qui donne des frissons partout.
Etonnament, le très attendu Evoken ne fera pas l'unanimité, la faute à des infra-basses pénibles et à l'incapacité des Américains à restituer totalement la puissance de leur art, ni sa sourde beauté. Historique néanmoins mais un brin décevant donc. Le festival a en définitive tenu ses promesses. Toutefois, il serait confortable pour tout le monde (groupes et public) que l'événement investisse l'année prochaine une salle plus grande, comme la Loco par exemple où la première édition s'était tenue avec succès...
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