On ne peut s’empêcher d’avoir de la sympathie pour Loïc Cellier, fier gaulois et presque une figure paternelle du Black Metal Pagan hexagonal, sous-chapelle qu’il honore depuis 1995, à une époque où porter un marteau de Thor autour du cou et citer Bathory à tous les coins de phrases n’étaient pas encore à la mode.
Après avoir, durant plusieurs années, accueilli un bon paquet de mercenaires de la scène extrême française, Belenos est redevenu en 2004 le drakkar du seul musicien, celui-ci retrouvant ainsi la liberté de ses débuts. Si certains, jamais contents, argueront – à tort - qu’il tente désormais de profiter de l’élan celtique (ce qu’infirme de toute façon le nom du groupe dont Cellier n’a pas attendu que la Bretagne soit 'tendance' pour le choisir), l’homme est intègre et sincère. Il est vrai toutefois que le déterminisme géographique se vérifie dans son travail qui a évolué selon le chemin qu’il a suivi, troquant peu à peu son Black Metal glacial et minéral lorsqu’il vivait dans le Nord de la France, pour un art plus guerrier et païen. Et tant pis si Belenos a peut-être perdu en cours de route une part de sa personnalité pour une musique, moins ruisselante d’atmosphères forestières, plus granitique dans ses atours tranchants. Il a par contre gagné en brutalité, comme le montre Yen Sonn Gardis, premier véritable album depuis un Chants de bataille (2006) qui lui-même avait dû patienter quatre ans avant de pouvoir succéder à Spicilège. La récupération de vieux titres inédits (Chemin de Souffrance) et les réenregistrements (Errances oniriques) achevés, Belenos revient avec neuf nouvelles compositions marquées par le fer et le sang, résonnant du cri des armes et parcourues par un souffle venu du passé.
Intégralement chanté (et traduit en anglais dans le livret) en breton, l’offrande érige un tertre beau et rapide parfois, noir et furieux toujours dont les fondations sont des guitares grésillantes trempées dans la terre. Les galères en tout genre qu’il a dû supporter (problème de labels, concerts morcelés…) ont apparemment été profitables à Loïc Cellier, plus inspiré que jamais. Et surtout plus déchaîné, comme s’il avait puisé dans cette situation une espèce de puissance ténébreuse. Malgré les arpèges qui le fissurent par endroit et les quelques lignes de violon tissées par Gaëlle d’Artesia (toujours cette fraternité chère au bonhomme), Yen Sonn Gardis se révèle être un pur album de Black Metal âpre, épique et séculaire qui illustre l’écart abyssal qui existera toujours entre le vrai Pagan authentique et le Metal en sandales et peau de bête pour adolescents. Loïc Cellier n’oublie jamais d’où il vient, citant plutôt Kampfar et les vieux Enslaved que Moonsorrow (très bon groupe au demeurant). Parfois proche des œuvres de Nydvind, proximité lisible au niveau des chœurs viking, l’opus a quelque chose d’un concentré de rage, alignant quelques-uns des titres les plus intenses et incisifs jamais enfantés par le Breton de cœur. Nous pourrions aussi bien citer "Skom Ha Tan", "Hollved Hisirius" que "Mestr Ar C’hoad" ou "En Argoil", tant chacun d’entre eux sont des odes ferrugineuses au pouvoir d’évocation énorme. De fait, Belenos vient sans aucun doute d’accoucher de son œuvre la plus aboutie à ce jour, même si elle n’est pas la plus personnelle. Elle confirme ce faisant à la fois la place particulière que le projet occupe sur la scène extrême et l’aura de son attachant druide. (2011 | Music Waves)
Après avoir, durant plusieurs années, accueilli un bon paquet de mercenaires de la scène extrême française, Belenos est redevenu en 2004 le drakkar du seul musicien, celui-ci retrouvant ainsi la liberté de ses débuts. Si certains, jamais contents, argueront – à tort - qu’il tente désormais de profiter de l’élan celtique (ce qu’infirme de toute façon le nom du groupe dont Cellier n’a pas attendu que la Bretagne soit 'tendance' pour le choisir), l’homme est intègre et sincère. Il est vrai toutefois que le déterminisme géographique se vérifie dans son travail qui a évolué selon le chemin qu’il a suivi, troquant peu à peu son Black Metal glacial et minéral lorsqu’il vivait dans le Nord de la France, pour un art plus guerrier et païen. Et tant pis si Belenos a peut-être perdu en cours de route une part de sa personnalité pour une musique, moins ruisselante d’atmosphères forestières, plus granitique dans ses atours tranchants. Il a par contre gagné en brutalité, comme le montre Yen Sonn Gardis, premier véritable album depuis un Chants de bataille (2006) qui lui-même avait dû patienter quatre ans avant de pouvoir succéder à Spicilège. La récupération de vieux titres inédits (Chemin de Souffrance) et les réenregistrements (Errances oniriques) achevés, Belenos revient avec neuf nouvelles compositions marquées par le fer et le sang, résonnant du cri des armes et parcourues par un souffle venu du passé.
Intégralement chanté (et traduit en anglais dans le livret) en breton, l’offrande érige un tertre beau et rapide parfois, noir et furieux toujours dont les fondations sont des guitares grésillantes trempées dans la terre. Les galères en tout genre qu’il a dû supporter (problème de labels, concerts morcelés…) ont apparemment été profitables à Loïc Cellier, plus inspiré que jamais. Et surtout plus déchaîné, comme s’il avait puisé dans cette situation une espèce de puissance ténébreuse. Malgré les arpèges qui le fissurent par endroit et les quelques lignes de violon tissées par Gaëlle d’Artesia (toujours cette fraternité chère au bonhomme), Yen Sonn Gardis se révèle être un pur album de Black Metal âpre, épique et séculaire qui illustre l’écart abyssal qui existera toujours entre le vrai Pagan authentique et le Metal en sandales et peau de bête pour adolescents. Loïc Cellier n’oublie jamais d’où il vient, citant plutôt Kampfar et les vieux Enslaved que Moonsorrow (très bon groupe au demeurant). Parfois proche des œuvres de Nydvind, proximité lisible au niveau des chœurs viking, l’opus a quelque chose d’un concentré de rage, alignant quelques-uns des titres les plus intenses et incisifs jamais enfantés par le Breton de cœur. Nous pourrions aussi bien citer "Skom Ha Tan", "Hollved Hisirius" que "Mestr Ar C’hoad" ou "En Argoil", tant chacun d’entre eux sont des odes ferrugineuses au pouvoir d’évocation énorme. De fait, Belenos vient sans aucun doute d’accoucher de son œuvre la plus aboutie à ce jour, même si elle n’est pas la plus personnelle. Elle confirme ce faisant à la fois la place particulière que le projet occupe sur la scène extrême et l’aura de son attachant druide. (2011 | Music Waves)
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