AU PIF

Jacques Besnard | Le grand restaurant (1966)



















Le grand restaurant est un projet de film que Louis de Funès nourrit depuis la fin des années 50 mais il doit attendre le milieu de la décennie suivante, une fois devenu un poids lourd du cinéma français grâce au succès rencontré par Le corniaud et les premiers épisodes des séries des gendarmes et Fantomas, pour  enfin le concrétiser.

Du fait de son implication -  il a collaboré au scénario, aux gags et à la direction d'acteurs -, on aurait pu s'attendre de sa part à une prestation déchaînée. Or il n'en est rien et son jeu paraît même bien sage, presque encombré, surtout lorsque son personnage quitte son établissement pour être le jouet d'une enquête politico-policière qui le dépasse. De fait, le menu proposé s'avère inégal. A une entrée savoureuse et presque culte qui voit Septime se comporter comme un tyran auprès de ses employés, allant jusqu'à se déguiser pour les espionner et les tester, succède ensuite un plat de résistance dont la mayonnaise ne prend jamais vraiment même si la présence de Bernard Blier en commissaire et celle de Noël Roquevert en ministre en relèvent un peu le goût tandis que l'impavide Robert Dalban n'a quant à lui pas grand chose à se mettre sous la dent. Pierre Tornade, Paul Préboist, Venantino Venantini et Grosso et Modo complètent la carte. Cuisinée mollement par un Jacques Besnard au fourneau, on ne croit cependant pas du tout à cette histoire de président sud-américain enlevé par des terroristes. Malgré un accueil critique très mitigé, Le grand restaurant trouvera son public en salles, enrichissant la toque du maître de Funès d'un nouveau succès dont certaines scènes annoncent Les aventures de Rabbi Jacob (la danse) ou L'aile ou la cuisse.  (vu le 17.02.2020)


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