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KröniK | Diabolical - Umbra (2016)


Petite chose d'une vingtaine minutes seulement, "Umbra" n'en fait pas moins beaucoup de ravages dans nos cerveaux déjà bien malades.
Alors que généralement les EP ne sont considérés que comme de simples bouche-trous, composés de miettes, format mal-aimé et invendable, ceci expliquant sans doute cela, Diabolical n'en a cure, offrant même au contraire une offrande dont la valeur se révèle inversement proportionnelle à sa (trop) courte durée. Sa densité est telle que ses dimensions resserrées ne se remarquent d'ailleurs pas. En quatre titres, les Suédois en disent plus long que d'autres avec un album entier, esquissant un univers, certes sous influences (Opeth n'est parfois pas loin), mais suffisamment riche en contrastes pour être passionnant. De fait, malgré ce que son nom et son logo pourraient laisser croire, le groupe ne prêche pas au sein de la chapelle black mais explore les arcanes tentaculaires d'un death de plus en plus progressif, sombre et technique jouet entre les mains d'une poignée de mercenaires de la scène extrême suédoise, dont surtout Sverker "Widda" Widgren, actuel guitariste de Centinex et chanteur de Demonical. Des musiciens issus de Scar Symmetry, Setherial ou Vakyrja ont joué à ses côtés, ce qui suffit à mesurer l'incontestable maîtrise de l'ensemble. Loin du machin bricolé à la va-vite, "Umbra" impressionne d'emblée par la richesse de ses aplats où se mélangent guitares acérées, chœurs d'une ténébreuse puissance opératique et rythmique dévastatrice. Tel est ce 'Requiem' qu'écartèlent de multiples cassures que ne renierait pas Mikael Akerfeldt. 'Diaspora', qui le suit, arbore des traits plus thrash, lesquels cachent pourtant une écriture extrêmement complexe et tendue, qui débouche sur une seconde partie sinueuse, plongeant dans un abîme de désolation. Après un 'Tremor' aux allures de respiration fragile tavelée d'une touchante mélancolie, 'Decline' amorce (déjà) l'épilogue d'un menu des plus robustes. Là encore, les surprises sont légion. Si les premières mesures galopent à travers un champ de bataille crépusculaire, brusquement, le morceau s'enfonce dans un océan de tristesse, lors d'un final instrumental d'une beauté aussi déchirante qu'aérienne, sur fond de rouleaux de batterie qui viennent s'écraser contre cette falaise grise de désespoir. EP d'une vingtaine de minutes, "Umbra" n'a l'air de rien, il déroule pourtant les tentacules vertigineuses d'un death évolutif que ne renierait pas le Opeth de l'âge d'or ! 3.5/5 (2016) | Facebook





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