Pour commencer, un groupe qui pointe le bout de son nez avec un premier EP au visuel très montypythonesque ne peut assurément pas être mauvais. Ca tombe bien puisque Sarajevo ne l’est justement pas, bien au contraire. Les grincheux qui voient toujours le verre à moitié vide argueront que deux titres, au format ramassé qui plus est, c’est maigre et peu pour juger de la valeur de la chose. Pas faux. Pour autant, ce jet séminal et uniquement digital, possède au moins la qualité rare de donner envie. L’envie de suivre ce quintet français dans ses pérégrinations. L’envie de déguster ce rock à l’énergie tranquille, nimbé de savoureuses touches psyché. L’envie d’y retourner surtout. Car, ces quelques minutes trop rapides, suffisent pourtant à Sarajevo pour harponner l’auditeur très vite sous le charme duveteux de ces deux pistes pour le moins prometteuses. Pourtant à des années-lumière du registre énervé et pétrifié de certains de ses membres, anciens Comity ou Dacast, le groupe fait montre d’une insolente maîtrise et d’une classe qui l’est tout autant, comme si ces effluves poussiéreuses entre Rock indé et trip psychotropique, coulaient depuis toujours dans leurs veines. Ce qui est peut-être le cas. Deux titres donc. ‘Otto’ est le premier d’entre eux, palpitation percussive aux lignes vocales lointaines et peuplées de sonorités comme échappées des années 70. Lui succède le bien nommé ‘Psycho’ sur lequel plane l’ombre du Floyd époque « Dark Side Of The Moon », notamment pour sa mélodie centrale et ses harmonies, influence bien sûr des plus évidentes mais que le groupe sait avec intelligence digérer pour aboutir à un résultat judicieusement personnel grâce à son ambiance un peu jazzy. A l’arrivée, « The Double Tailed Devil » ne souffre pas de son goût de trop peu car en deux temps, il nous met l’eau à la bouche, nous laissant désormais là à attendre un menu plus consistant et qu’on devine déjà énorme… (2015)
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